Ecoravie crée de l’emploi en son sein

Depuis le démarrage du chantier fin 2015, la question de la valorisation du travail est devenue prégnante dans le groupe.

Après plusieurs « tours de paroles » lors des réunions mensuelles où chacun pouvait exprimer son ressenti sur ce sujet et entendre celui des autres, après un travail de recensement de l’ensemble des rôles à pourvoir dans Ecoravie afin que le projet se réalise, il est apparu évident que certains de ces rôles devaient être rémunérés (travail sur le chantier, conception, recherche de solutions techniques, plans, comptabilité, etc.). Et que c’était une chance que des membres du projet aient les compétences pour les réaliser plutôt que de faire appel à des personnes extérieures.

Après avoir cherché du côté des parts sociales en travail (ou en « industrie ») sans succès*, le groupe a opté pour salarier certains membres du projet et prendre en prestataires d’autres (auto-entrepreneurs) en fonction des situations individuelles.

Depuis cette décision, les tensions qui pouvaient exister au sujet des différences d’implication dans le projet ont été largement apaisées. 2 fois par an, nous planifions une réunion, ouverte à tous les habitants, afin d’exprimer les tensions que les uns et les autres peuvent avoir au sujet des écoravissants rémunérés et de la valorisation en général.

Les décisions sont toujours prises de manière collectives et le temps de travail de chacun est suivi en toute transparence grâce à l’application Toggl, qui permet d’attribuer le temps passé aux différents rôles, et d’éditer un bilan présenté chaque mois aux autres habitants.

Nous réalisons nous-mêmes la paye des salariés via le site du TESE, et cela fonctionne à peu près bien.

Au total 7 membres du groupe, hommes et femmes sont rémunérés.

*Dans les sociétés habituelles, les parts en industrie ouvrent droit au vote et au versement de dividende mais ne peuvent être rachetées (= payées) par la société ni cédées contre de l’argent à quelqu’un d’autre. Comme nous sommes une coopérative à but non lucratif, c’est à dire dont 100% des bénéfices sont placés en réserves, aucun versement de dividende n’est possible. La loi ALUR en 2014 introduit la cessibilité des parts en industrie dans les sociétés d’habitat participatif. Mais la mesure est inapplicable puisque le décret d’application n’est pas paru.